Taiwan Today

Répondant hier aux questions d’une douzaine de journalistes lors de sa première rencontre avec la presse taiwanaise depuis sa prise de fonctions il y a un mois, Benoît Guidée, le directeur du Bureau français de Taipei (BFT), s’est dit très confiant dans la possibilité de voir l’accord vacances-travail entre la France et Taiwan paraphé dans les prochains mois. « Toutes les questions techniques ont été résolues, il ne s’agit plus que de régler des petits détails de l’ordre de la place des virgules », a assuré Benoît Guidée en apportant quelques précisions sur un dossier en souffrance depuis plusieurs années. En particulier, le nombre de jeunes de 18 à 30 ans pouvant bénéficier chaque année de la possibilité de travailler occasionnellement dans l’autre pays, en marge d’un séjour touristique, devrait être fixé à 500 dans un premier temps, a-t-il indiqué. « Cet accord est très important pour nous », a poursuivi le directeur du BFT qui a rappelé la qualité des échanges entre Taiwan et la France dans le domaine de l’enseignement supérieur. « Il y a environ 2 500 étudiants taiwanais en France. Quant au nombre d’étudiants français à Taiwan, en constante progression, il est d’environ 1 200 actuellement. » D’une manière générale, Benoît Guidée a souligné que l’Asie de l’Est dans son ensemble avait pris une grande importance pour la France ces dernières années. « C’est l’un des centres du monde dans lesquels nous devons être présents. » A Taiwan en particulier, une priorité de la France est la promotion de « La French Tech » dans l’objectif de construire des partenariats avec des entreprises locales innovantes. La French Tech est la bannière sous laquelle le gouvernement français met aujourd’hui en avant son écosystème high tech dans sa communication envers le reste du monde. A ce titre, Benoît Guidée s’est félicité de la création il y a deux semaines d’un poste d’expert français pour l’innovation, dans le cadre d’une coopération mise en œuvre avec le ministère taiwanais des Sciences et des Technologies. Ce n’est que le septième expert français nommé à l’étranger sur ce modèle, a-t-il précisé, et le deuxième seulement en Asie après le Japon, sa mission étant de « brancher ensemble les écosystèmes scientifiques et technologiques en facilitant les programmes de coopération entre instituts de recherche et entreprises ». Prié de commenter l’annonce à la mi-octobre par la Commission européenne de son intention d’explorer les possibilités d’un accord sur les investissements à Taiwan, le diplomate français a relevé qu’il s’agissait d’une première étape importante. « Il reste encore certainement du travail dans des domaines comme l’accès aux marchés, a-t-il noté. Dans l’Union européenne, 90% des contrats d’achat du secteur public sont soumis à des appels d’offres publics. Dans le reste du monde, il reste des progrès à faire. » Sur le thème de la Conférence des parties (COP) à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques qui se tiendra à partir du 30 novembre à Paris, le directeur du BFT a relevé avec satisfaction l’adoption récente par Taiwan d’une loi concernant les émissions de gaz à effet de serre et s’est réjoui que, bien que n’ayant pas la possibilité de participer au sommet parisien, Taiwan ait présenté avant beaucoup d’autres pays sa Contribution décidée au niveau national. « Tout ceci est très apprécié », a-t-il assuré. Interrogé sur la façon dont la France pourrait aider Taiwan à progresser vers ses objectifs en matière de réduction de ses émissions de carbone, Benoît Guidée a rappelé que de nombreuses coopérations sont en cours dans des domaines comme les innovations technologiques, la croissance verte et les énergies renouvelables, par exemple. « Davantage pourrait être fait dans le domaine de l’éolien off-shore et de l’énergie marémotrice, ou encore dans celui des villes intelligentes », a-t-il encore dit en notant aussi la signature, la semaine dernière, d’un accord entre le maire de Kaohsiung, Chen Chu [陳菊], et le groupe français Bolloré, concernant la création dans la ville portuaire du sud de Taiwan d’un système de voitures électriques en autopartage du type Autolib’. Le directeur du BFT a aussi mentionné le souhait de la France de coopérer davantage avec Taiwan dans les secteurs de l’agriculture biologique et de la sécurité sanitaire de l’alimentation, entre autres.