03/05/2024

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L’Academia Sinica coopère avec une abbaye belge pour un projet de numérisation d’archives

21/12/2015
L’Academia Sinica, la plus prestigieuse institution de recherche de Taiwan, a signé un accord avec l’abbaye Saint-André de Bruges, en Belgique, prévoyant la numérisation de documents d’archives et de photographies en lien avec la vie d’un de ses abbés disparu en 1949, dom Pierre-Célestin Lou. En effet, celui-ci n’était autre que Lou Tseng-tsiang [陸徵祥], qui fut en 1912 le premier ministre des Affaires étrangères de la République de Chine et eut un rôle prépondérant dans la diplomatie chinoise avant de se retirer du monde en 1927. L’accord prévoit que les documents et photos laissés derrière lui par Lou Tseng-tsiang seront numérisés par l’Academia Sinica qui les versera dans une base de données qui servira à la recherche, à l’enseignement et aux échanges culturels. Né en 1871, Lou Tseng-tsiang fut nommé ministre des Affaires étrangères en 1912 par Sun Yat-sen [孫逸仙], un poste qu’il occupa jusqu’en 1920 (il fit aussi fonction de Premier ministre entre décembre 1915 et mars 1916 sous la présidence du général Yuan Shi-kai [袁世凱]). Un épisode marquant de sa carrière de diplomate intervint alors qu’il dirigeait la délégation de la République de Chine à la Conférence de Paris convoquée à l’issue de la Première Guerre mondiale pour préparer le traité de paix. En contradiction avec les ordres qui lui avaient été donnés par son gouvernement, le diplomate chinois refusa de signer le traité de Versailles pour s’opposer à la cession à l’empire nippon des droits allemands sur le Shandong. Protestant, Lou Tseng-tsiang s’était converti au catholicisme après avoir épousé Berthe Bovy, fervente catholique d’origine belge, en 1999. Son épouse tombant gravement malade, le couple quitta la Chine pour la Suisse en 1922. Peu de temps après la mort de sa femme, Lou Tseng-tsiang rentra à l’abbaye Saint-André comme simple oblat en 1927, puis fut ordonné prêtre en 1932.

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