06/05/2024

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« Femmes de réconfort » : Taiwan continuera de négocier avec le Japon

29/12/2015
Taiwan continuera de demander au Japon de présenter des excuses formelles aux Taiwanaises qui furent mises en esclave sexuel au service des soldats de l’armée impériale nippone durant la Seconde Guerre mondiale, a déclaré lundi le porte-parole de la présidence de la République, Charles Chen [陳以信]. La République de Chine, a expliqué Charles Chen, réclame ces excuses formelles et des compensations pour les survivantes depuis de nombreuses années. « Le gouvernement maintient sa position et demande que le Japon apporte la justice et la dignité aux victimes. » Ces déclarations intervenaient après la nouvelle que le Japon est parvenu à un accord avec la Corée du Sud dans ce même dossier des « femmes de réconfort », l’euphémisme longtemps utilisé par les Japonais pour décrire ces milliers de femmes qui furent enrôlées de force dans des bordels militaires, en Corée, en Indonésie, en Chine et à Taiwan. Le gouvernement japonais a offert hier 1 milliard de yens (environ 8,3 millions de dollars américains) à une fondation créée par le gouvernement sud-coréen au bénéfice des Coréennes victimes de ce système de prostitution forcée. Quarante-six Coréennes parmi celles qui se sont battues pour obtenir justice sont encore vivantes aujourd’hui, et elles sont très âgées. A Taiwan, a dit Charles Chen, le président de la République, Ma Ying-jeou [馬英九], se préoccupe de la question depuis longtemps : déjà lorsqu’il était ministre de la Justice il y a une vingtaine d’années, il avait aidé à rassembler des fonds destinés à permettre aux survivantes de porter plainte au Japon. Le ministère des Affaires étrangères a maintes fois exprimé la position de Taipei qui estime qu’il serait normal que toute démarche positive du gouvernement japonais à l’égard des « femmes de réconfort » dans un autre pays profite également aux Taiwanaises concernées. Instruction a donc été donnée au représentant de Taiwan à Tokyo de demander la tenue rapide d’une consultation à ce sujet. Par ailleurs, hier, la directrice de la Fondation du secours aux femmes de Taipei, Kang Shu-hua [康淑華], a salué le « grand progrès » que représente l’accord signé entre le Japon et la Corée du Sud. Elle a également indiqué qu’elle discuterait avec les dernières représentantes des quelque 2 000 Taiwanaises qui furent victimes de ce système d’esclavage sexuel à Taiwan (elles ne sont plus que quatre) si elles seraient favorables à la création d’une fondation financée par le Japon, sur le modèle suivi en Corée du Sud.

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