06/05/2024

Taiwan Today

International

Après la COP21, la France souhaite un partenariat avec Taiwan pour lutter contre le réchauffement climatique

12/01/2016
« Le succès de la COP21 offre une bonne opportunité pour établir un partenariat entre la France et Taiwan en matière de lutte contre le dérèglement climatique », a déclaré vendredi Benoît Guidée, le directeur du Bureau français de Taipei (BFT), la représentation française à Taiwan. Il recevait la presse locale pour communiquer un bilan de la 21 e Conférence des parties (COP21) à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), qui s’est tenue au Bourget du 30 novembre au 12 décembre et a débouché sur un accord international validé par les 196 délégations présentes. Revenant sur la COP21, Benoît Guidée en a attribué le succès à la prise de conscience générale des effets du réchauffement climatique, à l’implication d’acteurs majeurs tels que les Etats-Unis, la Chine et l’Inde, et au rôle moteur joué par la société civile et par les entreprises. Il a également souligné la pertinence de la méthode adoptée par la diplomatie française, avec en particulier la demande faite aux parties à la convention de présenter en amont de la COP21 leur contribution décidée au niveau national. « Chaque Etat conserve sa pleine souveraineté et l’accord ne prévoir pas de sanctions mais nous considérons qu’il s’agit d’un texte contraignant reposant sur des engagements précis », a expliqué le représentant français. L’accord, a-t-il souligné, doit permettre de maintenir l’augmentation de la température mondiale bien en dessous de 2 degrés par rapport à la période préindustrielle, tout en incitant à des efforts encore plus poussés pour limiter cette augmentation à 1,5 degré, puisqu’une clause a été prévue pour réviser ces engagements, avec une première évaluation de la situation prévue dès 2018 et une première révision des engagements programmée en 2025. Mettant en avant « les engagements ambitieux pris par la France pour la réduction de ses émissions » et le savoir-faire français en matière d’énergies renouvelables, d’architecture verte et de modes de transport à faibles émissions de carbone, le directeur du BFT a également souligné les similitudes entre la France et Taiwan. Celles-ci concernent la baisse prévue de la part du nucléaire dans le bouquet énergétique, l’importance du domaine maritime et des potentialités qui y sont associées pour la production d’énergie renouvelable, ou encore les investissements nécessaires dans les économies d’énergie, l’économie circulaire et les bâtiments verts. Tout cela plaide en faveur d’un partenariat entre la France et Taiwan, lequel pourrait prendre la forme d’un dialogue sur les politiques publiques à mener au niveau central et avec les collectivités locales, ainsi que de coopérations scientifiques et industrielles concrètes, a déclaré Benoît Guidée. Concernant la contribution présentée par Taiwan en amont de la COP21, alors même que l’île n’est pas partie à la CCNUCC, il a rappelé que cette initiative avait été appréciée et que les engagements pris par Taiwan étaient vus par Paris comme significatifs et pouvant être renforcés par la suite. Frédéric Glanois, le nouveau chef du service économique du BFT, était également présent lors de cette rencontre avec la presse. Précédemment chef de bureau adjoint à la direction générale du Trésor et impliqué à ce titre dans les négociations de l’accord de Paris sur le climat, il a expliqué qu’en dehors du cadre de l’accord, de nombreuses possibilités de coopération existent. Taiwan pourrait par exemple recevoir un soutien de l’Union européenne pour la mise en place d’un marché d’échange de quotas d’émissions de carbone, et également contribuer à aider les pays en développement à faire face au réchauffement climatique, soit de manière directe, soit via les institutions financières multilatérales dont l’île est membre ou auxquelles elle est associée.

Les plus lus

Les plus récents