Taiwan Today

Pour la première fois, un tribunal de Taiwan a ordonné le versement d’une indemnisation à un parent d’une victime étrangère des Evénements du 28 Février, une expression utilisée à Taiwan pour parler de la répression sanglante par le régime nationaliste d’un mouvement de contestation populaire à partir du début de l’année 1947. Keisho Aoyama, 71 ans, qui réside à Okinawa mais est né à Taiwan, pourra recevoir 6 millions de dollars taiwanais, a décidé la Haute Cour administrative de Taipei hier, en compensation du préjudice qu’a représenté la mort de son père, Esaki Aoyama, durant cette période trouble. En 2014, la Fondation du mémorial du 28 Février avait confirmé qu’Esaki Aoyama avait bien été victime de la répression mais avait refusé de verser l’indemnisation attachée à cette reconnaissance pour les descendants des victimes. A l’époque, la fondation avait motivé sa décision en invoquant le refus par le gouvernement japonais d’indemniser les soldats d’origine taiwanaise qui se sont battus durant la Seconde Guerre mondiale dans les rangs de l’armée impériale nippone et les Taiwanaises exploitées comme esclaves sexuelles durant la même période. Keisho Aoyama s’était donc retourné vers la Haute Cour en septembre dernier. Par ailleurs, Keisho Aoyama a fait don, avec d’autres familles japonaises de victimes du 28 Février, de 100 000 yens au profit des rescapés du séisme meurtrier qui a frappé Tainan le 6 février dernier.