03/05/2024

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28 février 1947 : « la vérité ne peut être oubliée », déclare Ma Ying-jeou

01/03/2016
Il faut conserver la mémoire des Evénements du 28 Février de manière à empêcher la tragédie de se répéter, a déclaré dimanche le chef de l’Etat, Ma Ying-jeou [馬英九], en présidant à Taipei les cérémonies marquant le 69e anniversaire de ce soulèvement réprimé dans le sang. La tragédie qui s’est produite il y a 69 ans a durablement affecté la société, a relevé Ma Ying-jeou qui a rappelé que l’Etat avait présenté en 1995 des excuses officielles aux victimes et à leurs familles, édifié des monuments commémoratifs, réhabilité les victimes et fait du 28 février un jour férié en leur hommage. Depuis sa création il y a vingt ans, la Fondation mémorielle du 28 Février a traité plus de 2 000 demandes de compensation et versé 7,2 milliards de dollars taiwanais en réponse à ces demandes, a-t-il souligné. Le même jour, la présidente de la République élue, Tsai Ing-wen [蔡英文], s’est engagée, dès sa prise de fonctions le 20 mai prochain, à œuvrer pour que toute la vérité soit faite sur les Evénements du 28 Février. Une commission « Vérité et réconciliation » sera établie à cette fin, a-t-elle annoncé, reprenant à son compte une proposition formulée au nom des familles par Pan Hsin-hsing [潘信行], fils d’une victime. Le 27 février 1947, seize mois après la rétrocession de Taiwan à la République de Chine par le Japon, une femme qui vendait illégalement des cigarettes dans une rue de Taipei est brutalisée par des agents du Monopole des tabacs. Un passant est tué. Le lendemain, la foule manifeste violemment sa colère et la police fait feu. Des émeutes violentes embrasent alors toute l’île, des comités citoyens prenant bientôt en charge les affaires locales et formulant des demandes de réforme à l’administration provinciale, dont les abus sont dénoncés. A partir du 8 mars 1947 et pendant plusieurs semaines, des troupes du Kuomintang dépêchées du continent répriment brutalement les troubles. Selon certaines estimations, entre 18 000 et 28 000 personnes, parmi lesquelles les membres de l’élite intellectuelle et économique de Taiwan, sont tuées dans cette répression, des dizaines de milliers d’autres ayant été aussi emprisonnées. Ces événements ont ouvert la période autoritaire connue sous le nom de « Terreur blanche », laquelle a définitivement pris fin à la levée de la loi martiale en 1987.

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