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Taiwan peut aider à réaliser l’objectif de santé pour tous de l’OMS, insiste le ministre de la Santé

28/03/2019
Taiwan est désireux et capable de contribuer au renforcement des soins de santé globaux à travers une participation significative à l’OMS, indique son ministre de la Santé et des Affaires sociales, Chen Shih-chung.
Photo : Chin Hung-hao / MOFA
L’expertise de Taiwan en matière de lutte contre les maladies et de couverture sanitaire universelle peut contribuer à renforcer le développement de la médecine mondiale, et le pays est désireux et capable de partager ses expériences en la matière lors de la 72e Assemblée mondiale de la santé (AMS) du 20 au 28 mai à Genève, a déclaré le ministre de la Santé et des Affaires sociales, Chen Shih-chung [陳時中].
 
Dans un entretien accordé le 20 mars à Taiwan Today, Chen Shih-chung a estimé que faciliter la participation significative de Taiwan à l’assemblée – l’organe décisionnel de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) – contribuera à réaliser la couverture sanitaire universelle, ce qui est la priorité numéro un de l’OMS.
 
Assurer un accès complet aux services de santé est au cœur de l’approche adoptée par Taiwan, comme en témoignent son système national d’assurance-santé (NHI) et ses nombreux programmes internationaux d’aide médicale, a-t-il ajouté.
 
« Autrefois bénéficiaire de l’aide internationale, Taiwan redonne aujourd’hui au monde ce qu’il a reçu en fournissant une aide là où l’on en a le plus besoin », a dit Chen Shih-chung. A travers cette action, le « pays contribue de manière indispendable au réseau sanitaire global ».
 
Pour illustrer ces efforts, Chen Shih-chung a cité le Centre international de formation sanitaire de Taiwan. Fondé en 2002 par le ministère de la Santé et des Affaires sociales, il fournit aux professionnels de santé des formations en médecine clinique, accupuncture, médecine traditionnelle et gestion des services de santé. A la fin de l’année dernière, quelque 1 500 professionnels de santé de 65 pays et territoires y avaient suivi des cours.
 
L’impact du Programme global de soutien et de service en matière d’instruments médicaux est tout aussi grand. Lancé par le ministère en 2005, il coordonne les efforts d’hôpitaux à travers tout Taiwan pour mettre des équipements utilisables à la disposition de pays en voie de développement. Plus de 5 400 instruments ont ainsi été envoyés à des établissements de santé de 33 pays et territoires.
 
Sur le plan de l’action internationale du ministère, a indiqué Chen Shih-chung, une attention particulière a été accordée ces dernières années au renforcement de la coopération avec les pays d’Asie du Sud et du Sud-Est. Depuis 2018, le ministère a ainsi chargé six centres médicaux à Taiwan d’étendre la coopération sanitaire et d’organiser des cours pour des personnels de santé venus de l’Inde, de l’Indonésie, de la Malaisie, des Philippines, de la Thaïlande et du Vietnam, respectivement.

En 2018, un total de 336 professionnels médicaux ont suivi une formation à Taiwan à travers l’initiative « Un pays, un centre », laquelle a été étendue cette année pour inclure le Brunei et la Birmanie.
 
« Ces programmes de formation sont conçus pour s’ajuster aux besoins des hôpitaux partenaires pour faire en sorte qu’ils réalisent des progrès réels dans la dispense des soins, dit Chen Shih-chung. Nous attendons aussi des participants qu’ils forment à leur tour d’autres professionnels une fois retournés dans leur pays, renforçant ainsi l’impact du projet. »
 
D’après le ministre, une participation significative à l’OMS permettra à Taiwan d’apporter sa vaste expérience en matière d’édification de systèmes de santé résilients et de fourniture d’aide médicale internationale. Cela éliminerait en outre un trou dans le réseau global de sécurité sanitaire, a-t-il ajouté.
 
En tant que membre responsable de la communauté internationale, Taiwan s’efforce de minimiser l’impact de son exclusion du système sanitaire mondial et de protéger la santé et le bien-être des populations dans le pays et à l’étranger, a-t-il poursuivi.
 
Cela, a dit Chen Shih-chung, est mis en évidence par l’ouverture en avril 2016 dans le district de Miaoli, dans le nord de Taiwan, du Centre national de recherche sur la lutte contre les maladies transmises par le moustique, ainsi que par le lancement en janvier suivant d’une annexe de ce centre à Tainan, dans le sud de Taiwan.
 
Doté d’un laboratoire dernier cri, le centre est placé sous l’égide des Instituts nationaux de recherche sanitaire, lesquels sont soutenus par le ministère de la Santé et des Affaires sociales. Il améliore les méthodes de localisation des sites de reproduction des moustiques et s’attaque aux vecteurs de virus tels que la dengue ou le Zika. « La dengue, en particulier, est un problème majeur de santé publique en Asie du Sud-Est et l’expérience de Taiwan dans la lutte contre la maladie est précieuse », a dit Chen Shih-chung.
 
Il convient également de noter que le pays dispose d’un savoir-faire en matière de prévention, de dépistage et de traitement de la tuberculose. Selon les statistiques du ministère de la Santé et des Affaires sociales, l’incidence de la tuberculose à Taiwan a été diminuée de moitié entre 2005 et 2018, passant à 37 cas pour 100 000 habitants.
 
« Cela est un résultat significatif étant donné l’importance des voyages entre Taiwan et des pays et territoires voisins ayant des taux élevés d’infection à la tuberculose », a déclaré le ministre.

D’après Chen Shih-chung, la clé de cette réussite est de faire en sorte que les services médicaux soient abordables et universellement accessibles. C’est pourquoi l’expérience la plus importante que Taiwan puisse partager avec le monde est le développement de la NHI, a-t-il ajouté.
 
« Taiwan a atteint depuis longtemps l’objectif de l’OMS d’une couverture sanitaire universelle, a relevé Chen Shih-chung. Depuis la mise en place de la NHI, personne à Taiwan ne risque la banqueroute pour des factures médicales. »
 
Le système donne accès à un éventail complet de services allant de la médecine occidentale et de la médecine traditionnelle chinoise jusqu’aux soins dentaires. Il a contribué à faire passer l’espérance de vie de 74,5 ans lors de sa création en 1995 à 80,4 ans en 2017.
 
Pour assurer l’équité, les cotisations à la NHI sont proportionnelles au revenu de chacun. Actuellement, le taux de cotisation est de 4,69 pour cent pour les salariés, lesquels s’acquittent personnellement de 30 pour cent de la cotisation, 60 pour cent étant à la charge de l’employeur et 10 pour cent couverts par l’Etat. Un taux de 1,91 pour cent s’applique aux revenus supplémentaires comme les bonus et les gains boursiers.
 
Le nombre des traitements et médicaments couverts par la NHI a été régulièrement augmenté au fil des ans. Parmi les récents ajouts figurent un traitement antiviral contre l’hépatite C. Son inclusion devrait grandement contribuer au bien-être de la population, alors que cette pathologie à l’origine de nombreux cancers du foie affecte jusqu’à 400 000 Taiwanais, selon le ministère de la Santé et des Affaires sociales.
 
Cette année, le gouvernement a alloué 6,54 milliards de dollars taiwanais (211,4 millions de dollars américains) pour fournir ce traitement à tous les patients de l’hépatite C à Taiwan. L’objectif du gouvernement est d’éradiquer localement cette maladie d’ici 2025, soit cinq ans avant la date que s’est fixée l’OMS pour éliminer l’hépatite virale dans le monde.
 
Selon Chen Shih-chung, l’engagement de Taiwan en faveur de la couverture sanitaire universelle est manifeste quand on considère le périmètre de la NHI. Le système couvre plus de 99 pour cent de la population, y compris les prisonniers, les étrangers étudiant, travaillant et résidant à Taiwan, ainsi que les nouveau-nés des non-nationaux.
 
« Notre ministère ne laisse personne derrière, a affirmé Chen Shih-chung. Il promeut en outre la prévention et la lutte contre les maladies contagieuses puisqu’un traitement est fourni à tous ceux qui en ont besoin. »
 
Dans une enquête conduite l’an dernier par le ministère de la Santé et des Affaires sociales, 86,5 pour cent des personnes interrogées exprimaient leur satisfaction vis-à-vis de la NHI. « Elle peut servir de référence importante pour les autres pays en développement souhaitant construire des systèmes de soins de santé universels de classe mondiale », a estimé Chen Shih-chung.
 
« Taiwan recherche une participation professionnelle, pragmatique et constructive à l’AMS, ainsi qu’aux réunions techniques et aux activités de l’OMS, afin de pouvoir partager cette connaissance et redonner au monde un peu de ce qu’il a reçu », a dit Chen Shih-chung. Avec l’implication de Taiwan, je crois que la communauté internationale sera beaucoup mieux préparée à faire face aux défis sanitaires globaux. »

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