29/04/2024

Taiwan Today

Culture

Décès à Taipei de l’artiste français Jacques Picoux

17/10/2016
C’est à Taipei où il vivait depuis 1979 que l’artiste français Jacques Picoux est décédé le dimanche 16 octobre. Connu pour ses collages réalisés à partir de papiers japonais et de divers matériaux, il fut également une figure de l’enseignement du français à Taiwan, à l’origine de la première émission télévisée d’enseignement du français dans l’île au début des années 80 et poursuivant sa carrière de professeur de français à l’Université nationale de Taiwan jusqu’à sa retraite en 2004. Né en France le 9 novembre 1948, Jacques Picoux suit des études de chinois à l’Ecole nationale des langues orientales vivantes puis à l’Université Paris 7 et devient professeur de français à Singapour, puis à Paris, à l’Université Paris 7. En juin 1979 il s’installe à Taipei, initialement détaché par Paris 7. Professeur de français à l’Université nationale de Taiwan, il réalise une émission d’enseignement du français par la télévision sur la chaîne Chinese Television System (CTS), en collaboration avec ses collègues Françoise Zylberberg et Maria Chiu [邱大環]. L’émission remporte immédiatement un vif succès. L’aventure est toutefois interrompue en 1982 à la demande du conseiller culturel français officieux, celui-ci considérant « que le français ne devait pas être enseigné ainsi, avec humour et par le biais de la télévision », comme l’a plus tard confié Françoise Zylberberg à Taiwan aujourd’hui. Poursuivant l’enseignement du français jusqu’à sa retraite en 2004, Jacques Picoux devient dans le même temps l’artiste français contemporain le plus exposé dans l’île, avec en particulier une exposition au Musée d’art moderne de Taipei en 1989. En 2012, la galerie Pema Lamo, à Taipei, lui consacre une rétrospective. Passé maître dans l’art du collage, il manipule les matériaux – principalement des papiers japonais déchiquetés en petits morceaux, mais aussi tissus, perles, bambou, mosaïque… – et combine les couleurs pour mieux jouer avec l’idée de portrait et de beauté humaine, reprenant le bestiaire de la mythologie chinoise, des thèmes orientaux – mais aussi des chats, beaucoup de chats. Jacques Picoux a également collaboré à plusieurs films, dont The Hole de Tsai Ming-liang [蔡明亮] et The Assassin de Hou Hsiao-hsien [侯孝賢], où il interprétait le rôle du sorcier taoïste.

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