05/05/2024

Taiwan Today

Culture

« Jade, des empereurs à l’Art déco » : au Musée Guimet, des pièces d’exception venues de Taipei

18/10/2016
Quelque 330 pièces exceptionnelles en jade sont réunies pour la première fois en France dans le cadre de l’exposition « Jade, des empereurs à l’Art déco », présentée du 19 octobre 2016 au 16 janvier 2017 au Musée national des arts asiatiques Guimet, à Paris. Elles ont été prêtées par 15 institutions prestigieuses françaises et internationales, dont le Musée national du Palais de Taipei, prêteur pour environ un tiers des œuvres exposées. Depuis les empereurs de Chine qui le considéraient comme parure naturelle, jusqu’à Cartier et les plus grands joailliers de Londres et de New York qui le sublimèrent au XXe s. à travers des créations Art déco inspirées par le goût chinois, le jade demeure cette pierre mythique, objet de fascination et de pouvoir absolu pour le souverain, note le Musée Guimet sur la page de présentation de l’exposition. Celle-ci s’attache à restituer le jade depuis son origine et aborde ses dimensions symbolique, esthétique et scientifique. Expression majeure de la civilisation chinoise et matériau aux multiples facettes, le jade s’inscrit dans l’histoire la plus ancienne de l’art chinois. Une tablette de la culture néolithique de Longshan (2300-1800 avant notre ère) évoque le précieux matériau qui accompagna l’empereur Qianlong [乾隆] toute sa vie. Celui-ci, fasciné par cette pierre, fit graver poèmes et sceaux sur les plus beaux jades de sa collection. Qu’il se contemple sous la forme de simples tablettes polies, offertes comme cadeaux princiers, de motifs animaliers émanant d’un bestiaire impérial, de coupes, pots à pinceaux sur le thème des lettrés ou de façon plus guerrière de lames au tranchant redoutable, le jade n’est pas seulement prisé des empereurs de Chine, des sultans de Samarkand, des souverains moghols et des shahs safavides d’Iran. Il est aux yeux des Chinois plus précieux que l’or et jouit d’une attractivité sans pareil en Europe, lorsque les jades orientaux font leur entrée dès le XVIIe s. dans les collections royales françaises. L’exposition s’achève ainsi sur un grand paravent de laque de Coromandel produit sous le règne de l’empereur Kangxi [康熙,1662 – 1722], mobilier très recherché par l’aristocratie européenne au XVIIIe s. Plus tard l’Art déco investit tous les thèmes et toutes les périodes de l’art chinois, respectant pour chaque « apprêt », l’éclat naturel du jade, du cristal de roche ou du laque. L’exposition réunit de manière inédite, au côté d’un florilège d’œuvres en jade du Musée Guimet, deux prestigieuses collections impériales chinoises jamais réunies jusqu’alors : celles du Musée national du Palais de Taipei et celles du Château de Fontainebleau. Le « musée chinois » de Fontainebleau constitué par l’Impératrice Eugénie conserve les derniers jades, principalement de l’époque Qing (1644 – 1911), entrés dans les collections des souverains français et provenant du sac du Palais d’été de Pékin. A ce rare ensemble s’ajoutent de nombreux prêts issus du Louvre, du Musée des Arts décoratifs, du Musée Jacquemart-André, ou encore du Muséum d’Histoire naturelle. Cette exposition est organisée avec le soutien du Musée national du Palais de Taipei, ainsi que le concours spécial des ministères taiwanais des Affaires étrangères et de la Culture.

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