Le Musée national d’histoire, à Taipei, abrite près d’un millier de peintures de style occidental, dont 49 toiles signées par l’artiste Sanyu [常玉] qui viennent d’être restaurées. Surnommé le Matisse chinois, ce peintre de la République de Chine né en 1901 dans la province du Sichuan s’est installé à Paris en 1920, ville où il est décédé en 1966.
« Arrivé à vingt ans dans le Paris de l’après-guerre, Sanyu fait partie des premiers jeunes artistes chinois à bénéficier d’un programme d’études en France, notait le catalogue de l’exposition que lui a consacré en 2004 le Musée national des arts asiatiques Guimet, à Paris. Plutôt que de s’inscrire à l’Ecole nationale des beaux-arts, il préfère l’environnement moins traditionnel de l’Académie de la Grande Chaumière. Sa préoccupation majeure est l’étude du nu et il va réaliser un grand nombre d’esquisses, cernant avec talent et rapidité ses modèles. » Ce sont principalement des nus que peindra l’artiste au cours des années 30 et 40.
Parmi les 52 œuvres de Sanyu possédées par le Musée national d’histoire, 42 sont des huiles acquises par le ministère de l’Education en 1968, cinq sont des huiles confisquées dans une affaire d’espionage en 1986, deux sont des peintures achetées dans les années 90 et trois sont des esquisses acquises en 2011. Parmi elles, « Quatre nus » et « Chrysanthèmes » ont été classées par le ministère de la Culture.
Nombre de ces peintures étaient en mauvais état de conservation et certaines n’avaient de ce fait jamais pu être exposées. A l’occasion du 50e anniversaire du décès de l’artiste, commémoré cette année, le musée a reçu des fonds du ministère de la Culture pour entreprendre d’importants travaux de restauration des toiles. Cette entreprise a fait l’objet d’un film documentaire qui sera prochainement montré au public.