04/05/2024

Taiwan Today

Culture

Révolution numérique et création culturelle : Fleur Pellerin et Audrey Tang dialoguent à Taipei

24/01/2017
Audrey Tang (à g.) et Fleur Pellerin (à d.) étaient invitées à dialoguer lors du Forum économique du magazine CommonWealth.
Aimable crédit du magazine CommonWealth
L’ancienne ministre française de la Culture Fleur Pellerin est à Taiwan où elle participait le 24 janvier au Forum économique annuel organisé par le magazine taiwanais CommonWealth, aux côtés notamment de la ministre taiwanaise en charge du Numérique, Audrey Tang [唐鳳]. A l’occasion de cette visite, Fleur Pellerin a été reçue le 23 janvier par le vice-président de la République, Chen Chien-jen [陳建仁], ainsi qu’au Yuan législatif.
 
Ministre déléguée chargée des Petites et moyennes entreprises, de l’Innovation et de l’Économie numérique au sein du gouvernement français de 2012 à 2014, puis ministre de la Culture et de la Communication de 2014 à 2016, Fleur Pellerin a créé après son départ du gouvernement un fonds d’investissement, Korelya Capital, destiné à accompagner les investissements coréens en France dans le domaine des nouvelles technologies et à financer les start-up françaises en leur donnant accès aux marchés asiatiques.
 
Placé sous le thème « Nouvelle croissance, nouvelles technologies, nouvelle société », le forum organisé par CommonWealth a rassemblé les 23 et 24 janvier des responsables économiques et politiques de Taiwan, de France, de Nouvelle-Zélande ou encore des Etats-Unis. Ce thème, a noté le vice-président Chen Chien-jen en recevant Fleur Pellerin au Palais présidentiel, rejoint les préoccupations du gouvernement taiwanais et sa volonté de moderniser et restructurer l’économie taiwanaise, d’améliorer le système éducatif, de supprimer les réglementations obsolètes et de promouvoir le développement de cinq secteurs industriels innovants, ainsi que de l’économie circulaire et d’un nouveau paradigme agricole.
 
Le 24 janvier, Fleur Pellerin et Audrey Tang ont dialogué dans le cadre de ce forum sur le thème du rôle des technologies et de l’innovation dans les changements économiques, sociaux et culturels. « La question de la démocratisation culturelle est très importante. Il s’agit d’abord de donner accès à tous à la culture dite noble et de briser le déterminisme social qui, on le sait, empêche cet accès. Il s’agit ensuite de donner à la culture populaire – l’animation, la bande dessinée, le cinéma, la mode – toute sa place. Et Internet et la révolution numérique permettent d’élargir l’accès à la culture et à la connaissance », a déclaré l’ancienne ministre. Audrey Tang a renchéri en notant que les nouvelles technologies permettent aussi une démocratisation de la création et une montée en puissance d’une création collaborative, lesquelles permettent de briser la bulle dans laquelle nous enferment nos goûts personnels.
 
Cela s’accompagne de défis, a noté Fleur Pellerin, qu’il s’agisse de l’effet de « bulle » produit par les algorithmes commandant l’accès aux contenus en ligne ou de la difficulté pour les créateurs d’être rémunérés pour leur travail. Si les diffuseurs de contenus sont appelés à financer une partie de la création, les impôts payés par les grands groupes de communication restent insuffisants et le marché n’a pas toutes les solutions, a-t-elle poursuivi en citant comme exemple de solution le financement de la production cinématographique en France par la perception d’une taxe sur les entrées de cinéma.
 
A Taiwan, a relevé Audrey Tang, le financement participatif fonctionne bien mais il manque encore d’outils de financement pérennes pour soutenir la création, une question que laquelle l’actuel gouvernement entend traiter notamment en levant les barrières réglementaires qui entravent l’accès des créateurs à des financements indépendants.

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