A Taiwan, les objets funéraires en papier sont brûlés pour assurer le confort matériel des défunts dans l’au-delà. Ces répliques éphémères et réalistes, aux détails pittoresques, sont au cœur de l’exposition « Palace Paradis » organisée du 18 juin au 27 octobre par le musée du quai Branly - Jacques Chirac, à Paris, en collaboration avec le Centre culturel de Taiwan à Paris.
Les offrandes funéraires, note le musée, figurent parmi les premiers vestiges de la civilisation chinoise. « La coutume d’inhumer les défunts avec de la nourriture et des objets quotidiens est attestée depuis plus de 3 000 ans. Les serviteurs, chevaux, maquettes d’habitation et objets de valeur retrouvés dans les tombes constituent d’importants témoignages historiques du mode de vie de l’époque des premières dynasties. »
« A l’âge du bronze, poursuit le musée, de luxueux objets rituels de divination permettaient par ailleurs de communiquer avec les ancêtres, considérés comme des intermédiaires entre les hommes et les divinités. Plus tard, à partir du Ve siècle avant notre ère, le confucianisme a placé la piété filiale au cœur de sa doctrine et au fondement de l’ordre social. »
A Taiwan, les objets funéraires en papier (zhizha, 紙紮) se rattachent à cette longue histoire, tout en étant un art local et original, souligne le musée. Cette exposition, dont le commissaire est Julien Rousseau, responsable de l’unité patrimoniale des collections Asie au musée, présente des créations de deux ateliers de papier à Taipei, Hsin-Hsin [新興糊紙文化] et Skea. La scénographie cherche à mettre en valeur la dimension poétique, parfois exubérante, de ces œuvres éphémères, éclairées et détruites par les flammes.
L’exposition se tient à l’Atelier Martine Aublet, situé dans une des mezzanines du musée et scénographié à la manière d’un cabinet de curiosités. Le musée est ouvert du mardi au dimanche.