Le Centre culturel de Taiwan à Paris organise à la Maison européenne de la photographie à Paris une exposition autour des travaux des quatre photographes taiwanais Yang Shun-fa [楊順發], Hung Cheng-jen [洪政任], Yao Jui-chung [姚瑞中] et Chen Po-i [陳伯義].
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Lendemain de chagrin, l’exposition est imaginée comme une réflexion sociale avec des échos spirituels sur la manière dont Taiwan a subi son développement économique. « Ces photographies parlent surtout des blessures infligées à la société par une industrialisation massive, ou par la férocité des catastrophes naturelles en pays tropical. Elles portent un point de vue sur un état d’esprit, sur une désillusion sourde qui fait pendant à une apparence habituellement paisible et joviale de la population. Les lendemains qui déchantent – lendemain chagrin – laissent aussi apparaître une spiritualité qui convoque à tout moment les disparus et leurs ombres », expliquent les deux commissaires de l’exposition, Michel Frizot et Su Ying-lung.
Le travail de Yang Shun-Fa reconstitue dans les habitations désertées une forme de vie en accumulant les objets, qui sont les indices d’une présence humaine passée. Les photomontages en relief de Hung Cheng-Jen lui permettent de restituer des vues partiellement réelles et fictives pour exprimer la désolation, l’effroi, l’angoisse de la déshumanisation des relations, sans compter le courroux des dieux. De son côté, Chen Po-I montre les torrents de boue qui ont enseveli maisons et habitants après le passage meurtrier du typhon Morakot en août 2009. Et enfin, Yao Jui-Chung expose les clichés des sites en ruine, qu’il a systématiquement explorés depuis plus de vingt ans, victimes de décisions arbitraires, de faillites, de délocalisations industrielles.
L’exposition se tient du 3 février au 27 mars à la Maison européenne de la photographie à Paris et est soutenue par le ministère de la Culture de Taiwan.