07/05/2024

Taiwan Today

Culture

L’art au microscope

07/08/2003
Michel Depardieu a conçu cette exposition comme "un bouquet d'artifices de belles images" présentant l'état de la recherche médicale à la fin du XXe siècle. TA et INSERM
Inaugurée hier à Taipei, une exposition de photographies scientifiques réalisées par le Français Michel Depardieu, de l’Institut national de la Santé et de la Recherche médicale (INSERM), emmène les visiteurs dans un voyage extraordinaire au centre du corps humain, là où la science et l’art se confondent. Intitulée « Quand la science rejoint l’art », cette exposition itinérante composée de larges reproductions de clichés scientifiques et de projections de documentaires et diapositives s’est installée pour une dizaine de jours dans l’espace d’exposition de la grande librairie Eslite de l’avenue Tunhua. La manifestation est organisée sous l’égide de l’Institut français, Taipei, et des Instituts nationaux pour la recherche médicale (NHRI) de Taiwan. Bien que Michel Depardieu ne compte plus les occasions qui lui ont été données de présenter ses œuvres à travers le monde – l’exposition a déjà visité 165 capitales ou grandes villes à travers le monde –, c’est avec un enthousiasme éloquent qu’il invite à regarder ces « tableaux » qui, sans doute, ont inspiré plus d’un artiste contemporain. Ainsi chacun verra dans ces « œuvres » ce qu’il voudra – un Van Gogh, un Richter, un Munch, ou peut-être un batik, un masque africain, un graffiti primitif des grottes de Lascaux… Mais toujours le visiteur sera surpris d’apprendre que ce qu’il est en train d’admirer relève de l’infiniment petit, et qu’il s’agit en fait d’une cellule, d’une mitochondrie, d’un méchant virus à l’œuvre, bref, d’une partie intime de son être qui se trouve ainsi exposée. L’objectif est de faire travailler l’imaginaire, mais aussi de présenter et de préserver un patrimoine scientifique national exceptionnel, explique Michel Depardieu qui se souvient que lorsqu’il a commencé à s’intéresser à la photographie scientifique, il n’existait rien pour faire rêver les étudiants et les chercheurs. « Les clichés, graphiques, camemberts, tout ça n’existait pas il y a 25 ans. » Or les scientifiques l’ont compris depuis, pour susciter des vocations, il faut communiquer, il faut surprendre et émerveiller. Wu Cheng-wen, le directeur du NHRI, offre en exemple du pouvoir de l’image sa propre expérience d’étudiant de médecine aux Etats-Unis dans les années 50. « Un jour à la bibliothèque de l’université, en feuilletant un ouvrage scientifique, je suis tombé sur cette image, raconte-t-il en pointant du doigt sur la double hélice d’ADN présentée dans le cadre de cette exposition. Cela a été un choc, le départ d’une vocation. » Le rôle didactique de l’exposition a d’ailleurs été souligné par la présence à cette inauguration de Guy Renaud, du département des relations internationales de l’INSERM, qui a souhaité qu’elle suscite le désir parmi les jeunes étudiants ou chercheurs taiwanais de choisir la France pour poursuivre leurs études. Une option qui sera sans doute facilitée par la signature prochaine d’un protocole d’accord avec la commission d’Etat des Sciences de Taiwan.

Les plus lus

Les plus récents