28/04/2024

Taiwan Today

Culture

TIBE 2003 : une manifestation en plein essor

12/02/2003
Le Prix Nobel nigérian Wole Soyinka est l'invité d'honneur du TIBE 2003. Taiwan Info
Pour cette onzième édition du Salon du livre de Taipei, les organisateurs ont vu grand : six jours d’expositions, de colloques et de manifestations culturelles autour du livre sous toutes ses formes, mettent le public en contact avec la production mondiale, représentée par des centaines éditeurs venus de cinquante pays. A l’honneur cette année, la littérature et les arts visuels tchèques, mais aussi la littérature engagée, en la personne de Wole Soyinka. Pour sa première visite à Taiwan, le dramaturge, poète et romancier nigérian qui reçut le Prix Nobel de littérature en 1986 s’est déclaré heureux de voir que ce salon faisait la part belle aux cultures « minoritaires », contre l’européocentrisme et la culture de masse américaine qu’il pourfend. Wole Soyinka regrette de ne pas avoir eu plus souvent l’occasion de se plonger dans la littérature chinoise, qu’il avoue mal connaître, parce qu’hélas elle est peu traduite. « Il est trop tard pour que je devienne Chinois – j’aurais dû mieux choisir mon père !, plaisantait-il. Mais je veux être enrichi par cette culture » Ainsi, a poursuivi l’écrivain, puisqu’elle permet les rapprochements entre cultures lointaines, « la mondialisation peut être une vertu tant qu’elle n’est pas synonyme d’américanisation ». Dans les années 60, après l’indépendance du Nigéria, Wole Soyinka fut de tous les combats contre le népotisme, la dictature et la corruption dans son pays et ailleurs sur le continent africain, n’hésitant pas à donner des représentations du guerilla theater dont sont friands les jeunes Nigérians sur les marches du parlement de Lagos pour dénoncer les abus des puissants, ou à distribuer des pamphlets contre la dictature. Autre temps fort du TIBE, la place faite à la culture tchèque qui occupe le pavillon d’honneur cette année. Les visiteurs ne manqueront pas d’admirer les nombreux clichés anciens de la Prague de Kafka et les originaux d’anciens documents précieux exposés sur cet espace, dont le codex de Vysehrad, un chef-d’œuvre de l’enluminure tchèque datant de 1085. Et à n’en pas douter, ils regretteront que les œuvres des grands auteurs tchèques (Josef Skvorecky, Jaroslav Seifert, Bohumil Hrabal ou encore Karel Capek, pour ne citer que ceux-là) ne soient pas plus souvent traduits en chinois. Justement, on peut espérer que cette manifestation donne un coup de pouce à la littérature tchèque sur ces rivages. En effet, le TIBE s’affirme de plus en plus comme une rencontre incontournable pour l’échange de droits de copie et de traduction sur le marché chinois dans son ensemble, ce qui explique son succès grandissant d’édition en édition.

Les plus lus

Les plus récents