28/04/2024

Taiwan Today

Culture

Cri d'alarme pour la survie des langues aborigènes

10/05/2002
Le groupe formosan des langues austronésiennes fait face à une extinction probable dans les cinquante prochaines années, a révélé une étude de l'Academia sinica consacrée aux langues aborigènes et parrainée par le gouvernement. « Malgré leur position clé parmi les langues austronésiennes, en raison de leurs caractéristiques particulières, leur avenir est inquiétant », déplore Paul Li, de l'Institut des langues de l'Academia sinica, qui a mené l'enquête et lancé une campagne de soutien contre l'extinction des langues formosanes. Le groupe des langues formosanes (ou aborigènes) est rattaché à la grande famille austronésienne, qui s'étend à travers les îles des océans Indien et Pacifique, depuis Madagascar jusqu'à l'île de Pâques, et comprend un millier de langues sur les 5 000 parlées aujourd'hui dans le monde. Il englobe une trentaine de langues distinctes, dont la majorité, comme le siraya, le basay ou le qautqaut, a aujourd'hui disparu. Ne disposant pas de système d'écriture, la plupart de ces langues ont été phonétiquement transcrites ensuite, souvent par des missionnaires chrétiens. L'étude montre, par exemple, que le pazeh, le thao, le kavalan, le kanakanavu ou le saaroa ne sont plus parlés que par une dizaine de locuteurs âgés. Ces dernières années, des efforts immenses ont été déployés pour faire revivre les langues aborigènes, avec notamment la réalisation d'éditions de dictionnaires, ainsi que, grâce à l'aide de la technologie audio-visuelle, d'enregistrements consacrés aux contes et légendes transmis oralement, aux folklores et aux chants. Un enseignement des principales langues est même largement dispensé dans les écoles primaires. La meilleure façon d'éviter le pire, a insisté Paul Li, serait d'encourager les parents à apprendre à leurs enfants leur propre langue maternelle, plutôt que rester les bras croisés devant la mort lente de ces joyaux culturels.

Les plus lus

Les plus récents