03/05/2024

Taiwan Today

Culture

Un salon d’exposition spécialisé dans les artistes émergents ouvre à Taipei

07/12/2010
C’est au rez-de-chaussée d’un petit immeuble résidentiel, dans une allée tranquille proche de l’avenue Ren Ai, à Taipei, que Karine Penot, installée depuis une dizaine d’années dans la capitale, a ouvert hier son salon d’exposition. Ce nouvel espace consacré à l’art contemporain accueille pour ses débuts des œuvres du photographe français Hubert Kilian. « Depuis très longtemps, j’avais envie de promouvoir des artistes émergents et, au cours des derniers 18 mois, cela a pris forme, confie Karine Penot, responsable d’Ostendo Projects. Il existe à Taipei environ 70 galeries dont la plupart sont spécialisées dans l’art asiatique : taiwanais, chinois, coréen et japonais, principalement. Par contre, les chances pour des artistes européens émergents d’être exposés sont ici relativement limitées. » A la différence de Hongkong ou Shanghai, où la moitié des acheteurs d’art contemporain sont des Occidentaux, le marché taiwanais est essentiellement local et les collectionneurs d’art asiatique disposent ici de réseaux bien établis, explique Karine Penot. Pourtant, ces derniers sont souvent prêts à compléter leur collection avec de nouvelles acquisitions, notamment venues d’Europe. De plus, note-t-elle, la jeune génération de collectionneurs, souvent éduquée aux Etats-Unis ou en Australie, fait preuve d’une grande ouverture d’esprit. Le salon d’exposition d’Ostendo Projects, accessible uniquement sur rendez-vous, servira aussi de plate-forme pour des galeries établies à l’étranger et qui souhaitent disposer dans la capitale d’un point d’attache pour communiquer avec leurs clients taiwanais. Pour son ouverture, il met à l’honneur le travail d’Hubert Kilian qui, depuis six ans, arpente les rues de Taipei et de sa banlieue, appareil photo en bandoulière. « Il réussit à trouver la beauté dans la ville. En retour, Taipei lui permet d’aller au bout de ses rêves, en montrant cette sélection d’œuvres choisies parmi plus de 2 000 clichés », dit Karine Penot. Hubert Kilian, que les lecteurs de Taiwan Info et de Taiwan aujourd’hui connaissent bien (il y officie depuis 2007), présente ici une série de 22 photographies, pour la plupart en noir et blanc et prises à Taipei depuis 2008. On y voit presque aucun visage, mais il s’agit pourtant d’une galerie de portraits : ceux des ruelles sombres et des trottoirs encombrés de la capitale, des échoppes rescapées des programmes de rénovation urbaine, des interstices où, à toute heure du jour et de la nuit, dans la moiteur ou sous le cagnard, le peuple de Taipei vit sa vie.

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