29/04/2024

Taiwan Today

Culture

L’ouvrage Taiwan, île de mémoires présenté à Paris

30/06/2011
Sorti en librairie en mars dernier, l’ouvrage collectif Taiwan, île de mémoires, dirigé par les universitaires françaises Samia Ferhat et Sandrine Marchand, a été lancé mardi à Paris en présence notamment de Michel Lu, le représentant de Taipei en France. Réunissant les travaux de chercheurs taiwanais, anglais et français, il présente différentes facettes de la mémoire collective insulaire. S’il suit un déroulement chronologique, depuis l’époque de la dynastie Qing jusqu’à la période contemporaine, le livre n’est pas un manuel d’Histoire. Il s’attache plutôt à analyser les évolutions et la diversité des récits portant sur l’île, qu’il s’agisse de la narration historique officielle, du travail de mémoire entrepris sur des événements dramatiques comme ceux du 28 février 1947, ou encore d’œuvres d’art et de fiction. « Un roman peut être représentatif du vécu d’un groupe déterminé ou d’une population plus large et, à ce titre, constituer un cas d’étude pour l’anthropologie littéraire », confiait ainsi Samia Ferhat lors d’une récente visite à Taipei. Par exemple, Sandrine Marchand, maître de conférences à l’Université d’Artois, en France, et auteur en 2010 de Sur le fil de la mémoire : littérature taiwanaise des années 1970-1990, s’intéresse ici à la représentation du sentiment nostalgique dans les écrits des romanciers continentaux à Taiwan. Peng Hsiao-yen, directrice de recherche à l’Institut de littérature chinoise et de philosophie de l’Academia Sinica, à Taipei, revient quant à elle sur le film d’Ang Lee, Lust, Caution, en montrant le point de vue proprement taiwanais qu’il développe sur un épisode de l’histoire de la République de Chine placé sur le continent chinois. L’ouvrage est également l’occasion pour certains auteurs d’avancer des thèses originales, à l’image d’Edward Vickers, maître de conférences à l’Université de Londres, qui envisage le peuplement chinois de l’île, à partir du 17e s., sous l’angle de la domination coloniale. On peut aussi y trouver une passionnante remise en perspective des événements du 28 février 1947 par Wu Nai-teh, de l’Academia Sinica. La couverture de l’ouvrage, a expliqué Samia Ferhat, est l’œuvre de Lin Pei-yao, une artiste taiwanaise installée en France. Elle évoque la complexité de l’histoire de Taiwan : les pivoines symbolisent la Chine, les fleurs de cerisier le Japon et les fleurs de prunier Taiwan.

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