05/05/2024

Taiwan Today

Culture

Une pièce de théâtre s’intéresse aux animaux pour mieux dépeindre les relations humaines

01/07/2011
Take care est la première production de Taipei Blooming, une troupe de théâtre fondée l’an dernier par la comédienne et metteur en scène Hsu Yen-ling. Le spectacle, qui traite de la question des animaux abandonnés, soulève aussi la question de la complexité des relations entre les êtres humains. Il sera présenté à partir de ce soir et jusqu’au 10 juillet au Théâtre d’avant-garde de la rue de Guling, à Taipei. Cette comédie de mœurs raconte l’histoire d'un couple de lesbiennes. L’une est vétérinaire, l’autre enseignante, deux vocations qui interfèrent dans leur vie intime. Hsu Yen-ling utilise la métaphore des animaux blessés ou abandonnés, incarnés sur scène par les comédiens, pour s’interroger : « Comment pouvons-nous prendre soin de l'autre ? ». Connue comme l’une des interprètes les plus douées de sa génération, la comédienne en est à sa cinquième création en tant que metteur en scène : « J’ai essayé de trouver une nouvelle façon d’écrire un script. Avant, j’écrivais le texte puis demandais à mes acteurs de le jouer. Dans cette production, nous avons commencé par des improvisations. Nous avons écrit le script ensemble après avoir longuement discuté de ce que nous voulions privilégier dans cette création, coupant ou réécrivant certaines parties. » Hsu Yen-ling s’est ainsi particulièrement intéressée aux relations entre les personnages principaux (la vétérinaire, l’enseignante, l’homme d'affaires et l’étudiante) et leurs métiers ou fonctions respectifs. D’où l’emploi de costumes et d’une scénographie classiques et l’utilisation d’un langage de la vie ordinaire afin de coller au plus près de la réalité. « J'ai demandé aux acteurs de jouer les animaux afin de se concentrer davantage sur le toucher et de travailler sur l'émotion, l’immédiateté du mouvement et la simplicité du geste. Nous privilégions souvent trop la vue ou la parole. Il existe d’autres sens que nous pouvons utiliser pour communiquer entre nous mais à Taiwan, le toucher est souvent tabou : les Taiwanais ne sont pas habitués au contact physique. » Dans ce spectacle, les animaux parlent et peuvent être considérés comme des modèles que les personnages principaux pourraient suivre dans leur propre vie. Ils conseillent même leurs maîtres lorsqu’ils sont face à des situations difficiles dans leur vie quotidienne ou leur couple. Pour les incarner, Hsu Yen-ling a fait appel à des acteurs confirmés, comme Fa Tsai, ou amateurs, tels que Liu Nien Yun, une amie qui travaille à l’Association taiwanaise des accidentés du travail. « Quand je suis fatiguée, je me pose la question : pourquoi fais-je ce métier somme toute épuisant ? Mon personnage a les mêmes interrogations », confie-t-elle.

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