Taiwan Today

Les grandes orientations à privilégier pour les vingt années à venir étaient au cœur des débats hier lors d’un forum ouvert au public organisé par le mensuel Global Views à la demande du ministère de la Culture. Ce forum est l’un des douze mis en œuvre par Global Views dans différents domaines (économie, sciences et technologies, relations entre les deux rives, etc.), avec pour objectif de définir une vision pour Taiwan en 2030. Pour certains participants, dont Lin Ku-fang, directeur de l’Institut des arts de l’Université Fo Guang, dans un avenir proche, la concurrence internationale s’organisera entre « plateaux culturels » ou nations partageant la même histoire et la même culture. Le professeur estime donc capital que Taiwan se positionne sur le « plateau chinois ». Lee Hsiao-ping, le directeur de la troupe d’opéra GuoGuang, a noté que Taiwan n’a pas connu de rupture dans son développement artistique et culturel, ce qui lui donne un avantage comparatif sur la Chine aujourd’hui. Reste à savoir si cet avantage existera toujours en 2030, s’est-il demandé. Pour autant, a-t-il également déclaré, les pouvoirs publics doivent donner davantage de marge de manœuvre et de temps aux artistes, en se gardant de tenter de quantifier leur travail. Lee Hsiao-ping a aussi insisté sur le rôle essentiel des traditions comme fondation de la créativité. Pour sa part, l’artiste et universitaire Wang Jun-jieh, directeur du département des nouveaux médias artistiques à l’Université nationale des arts de Taipei, a expliqué qu’il fallait faire en sorte que l’enseignement fasse davantage le lien entre les technologies et les arts, un domaine dans lequel Taiwan a pris du retard sur l’Occident. Le dramaturge et metteur en scène Yen Hung-ya (ou Hung Hung) a de son côté exprimé le souhait de voir créer à Taiwan un centre d’information sur les arts de la scène, de même qu’un centre national de la culture cinématographique et divers autres centres facilitant les échanges dans les domaines des arts et de la culture. Et le gouvernement, a-t-il souligné, ne doit pas attendre 2030 pour soutenir la création de ce genre de lieux.