Après Chambéry, en octobre dernier, où Taiwan était l’invité d’honneur du festival de la bande dessinée, le
manhua taiwanais reprend le chemin de l’Hexagone pour participer, du 26 au 29 janvier, au Festival international de la bande dessinée d’Angoulême : l’île est l’invitée asiatique de cette 39
e édition. Une exposition, « Ocean of Taiwan Comics », sera déployée dans la cour de l’hôtel de ville et 20 auteurs taiwanais de bande dessinée feront le voyage.
L’exposition, annonce le festival, explorera les multiples facettes du
manhua taiwanais : héritage des classiques dans le travail de Tsai Chih-chung [蔡志忠], tradition du dessin à l’encre chez Chen Uen [鄭問] qui sera présent à Angoulême, malice et humour pour tous les âges avec Ao You-hsiang [敖幼祥], satire et concision avec Chu Te-yung [朱德庸], pastels et romance avec Pin-fan [平凡] ou Chen Shu-fen [陈淑芬], et bien d’autres.
L’empreinte chinoise y sera perceptible, à travers certains des grands classiques chinois comme les
Trois Royaumes ou le
Voyage vers l’ouest, que les créateurs taiwanais ont volontiers adaptés en bande dessinée. Mais l’influence japonaise le sera également. « Les professionnels taiwanais ont de longue date mis en pratique la trilogie bande dessinée/animation/jeu vidéo éprouvée par l’industrie nippone du manga », est-il souligné. « Longtemps influencés par diverses traditions d’origine étrangère, les artistes et éditeurs taiwanais vivent aujourd’hui un moment particulier de leur histoire où s’opère la synthèse entre ces influences et les ressources propres de la culture locale », expliquent les organisateurs.
Enfin, une section spécifique du pavillon taiwanais baptisée « Cross Over » mettra en évidence les passerelles établies entre la bande dessinée de Taiwan et d’autres univers créatifs, comme le cinéma (notamment avec
Seediq Bale, le dernier film de Wei Te-sheng [魏德聖], présenté en 2011 au Festival du film de Venise).
On retrouvera les auteurs taiwanais au générique de nombreuses activités du festival – dédicaces, performances graphiques au sein de l’Espace MangAsie, conférences, débats, etc. –, avec un bonus inattendu : chacun d’eux aura pour mission de tenir, quatre jours durant, un journal en images de son séjour angoumoisin, diffusé quotidiennement à la fois sur le
site de l’exposition et sur
Facebook.