06/05/2024

Taiwan Today

Culture

« La culture commence au village », dit la nouvelle ministre de la Culture

16/02/2012
S’exprimant après une cérémonie marquant son accession au poste de ministre de la Culture, Lung Ying-tai [龍應台] a évoqué quelques-unes des orientations qu’elle entendait donner à sa mission, notamment améliorer la qualité de l’environnement culturel des enfants, jusque dans les plus petits villages, et faire en sorte que Taiwan exerce une influence significative dans la communauté chinoise à travers le monde. Elle a toutefois souligné qu’elle souhaitait d’abord prendre le temps de se mettre à l’écoute de l’ensemble des acteurs du secteur avant de définir une politique culturelle. Expliquant qu’elle a grandi dans un village de pêcheurs du sud de Taiwan, Lung Ying-tai a dit combien elle était consciente des disparités de ressources culturelles entre les grandes villes et les campagnes et qu’elle avait l’intention de se rendre souvent dans les petits villages pour comprendre les besoins dans ce domaine. Exprimant le souhait que la culture « imprègne toutes les politiques et agences gouvernementales », Lung Ying-tai a expliqué que le ministère dont elle prend la tête devait être « un sucre qui se dissout dans l’eau ». L’écrivain, qui a passé les huit dernières années à Hongkong, a aussi parlé du rôle de « pivot » que Taiwan peut jouer dans le monde chinois, grâce à sa position unique entre cultures continentale et océanique et à sa société sophistiquée. La meilleure arme de Taiwan, a-t-elle déclaré, c’est la tolérance et la rationalité de ses habitants. Pour autant, Taiwan doit développer ses interactions avec le reste du monde, a-t-elle encore dit – avec l’Europe, mais aussi l’Asie du Sud-Est, l’Afrique et le Moyen-Orient. Lung Ying-tai a été la première personne à diriger le service des Affaires culturelles de la mairie de Taipei créé par Ma Ying-jeou [馬英九] lors de son premier mandat à la tête de la municipalité, un poste qu’elle a occupé de 1999 à 2003. Connue pour son engagement pour la cause démocratique, Lung Ying-tai est l’un des rares intellectuels taiwanais à publier régulièrement des essais dans la presse chinoise du continent. Auteur prolifique, elle a entre autres publié Big River Big Sea—Untold Stories of 1949, un recueil de récits recueillis auprès d’anciens combattants et de familles déchirées par la guerre civile en Chine. Paru en 2009, le livre a été un best-seller à Taiwan et à Hongkong mais reste interdit sur le continent du fait de l’image peu flatteuse qu’il donne de l’Armée populaire de libération. En 1985, dans un précédent ouvrage, Wild Fire, elle avait violemment critiqué le régime autoritaire du Kuomintang, alors que Taiwan était encore sous loi martiale.

Les plus lus

Les plus récents