Hier soir au Centre de commerce international de Taipei a eu lieu le vernissage d’
Art Taipei, la grande foire d’art contemporain qui fête ses 20 ans. Dans les travées, visiteurs et exposants étaient en général de l’avis que l’événement a mûri et s’est internationalisé, grâce, entre autres, à une politique volontariste des organisateurs, les membres de l’Association des galeries d’art de Taiwan (TAGA).
Parmi les 148 galeries participant cette année à l’événement, relève la TAGA, plus de la moitié – 78 – viennent d’outre-mer, de pays de la région mais aussi d’Europe et des Etats-Unis, l’objectif étant d’une certaine manière d’offrir aux collectionneurs et au public davantage de variété mais aussi une vision d’ensemble des tendances du marché.
Art Taipei fait face à une concurrence de plus en plus vive de la part des autres grandes places de l’art asiatique, dont en particulier Hongkong qui cette année a frappé un grand coup avec Art Basel Hong Kong : de l’avis des experts, la région spéciale est désormais le troisième marché de l’art contemporain derrière New York et Londres.
A Taipei, si déjà l’année dernière le mouvement d’ouverture avait été enclenché, comme le montrait la présence de nombreuses galeries venues du Japon mais aussi de Grèce, de France ou d’Allemagne, il est évident que l’on a encore monté d’un cran en donnant la préférence aux galeries étrangères.
Et ça marche. Chez les Français, la galerie parisienne Perrotin s’est déplacée pour la deuxième fois depuis Hongkong où elle est désormais aussi implantée, tout comme Pascal de Sarthe, dont c’est la troisième participation et qui compte à Taiwan de nombreux collectionneurs.
On remarque aussi l’arrivée sur la place d’autres grands noms tels que le New-Yorkais Ben Brown, la Bruxelloise Jeane Bastien et le Suisse Urs Meile, auxquels s’ajoutent une multitude de galeries japonaises et chinoises.
Les collectionneurs taiwanais sont en effet connus non seulement pour leurs importants moyens financiers mais aussi pour leur fine connaissance de l’art asiatique et leur démarche d’acquisition éclairée.
Mais cette internationalisation a quelques limites, les galeristes étant conscients du penchant des collectionneurs taiwanais pour les artistes de leur île ainsi que pour les artistes d’origine chinoise, surtout lorsque, comme Zao Wou-ki [趙無極], Chu Te-chun [朱德群], Tang Haywen [曾海文](唐海文) ou encore Yan Peiming [嚴培明], ils font partie de l’« Ecole de Paris ». Les galeries pékinoises et shanghaiennes étant en outre présentes en force, Art Taipei conserve une couleur asiatique prononcée.
Art Taipei reste bien sûr un rendez-vous incontournable pour les amateurs d’art contemporain taiwanais, les grandes galeries, d’Eslite à Grand Siècle, de Tina Keng à Soka Art Center, tenant le haut du pavé.