Taiwan Today

En conférence de presse vendredi, la ministre de la Culture Lung Ying-tai [龍應台] a annoncé une remise à plat de la législation sur le cinéma afin de redonner de la vitalité à ce secteur. L’annonce de cette nouvelle politique baptisée « Terreau fertile » intervient à la suite du 50^e anniversaire du festival du Cheval d’or de Taipei, en novembre, durant lequel le célèbre réalisateur Ang Lee [李安] a eu des mots assez durs pour le cinéma taiwanais qu’il a décrit comme anémique et manquant de substance. Le programme « Terreau fertile » inclut tout d’abord un dépoussiérage de la Loi du cinéma rédigée il y a une trentaine d’années. Un projet d’amendement sera présenté prochainement au Yuan exécutif. La ministre de la Culture prévoit aussi la création d’un Centre national du cinéma inspiré du centre éponyme français et de l’Académie du cinéma de Corée du Sud. Ce centre qui prendra la relève des Archives cinématographiques du Taipei chinois sera placé sous la tutelle du ministère de la Culture et emploiera une centaine de personnes. Il sera installé dans un site construit par la municipalité de New Taipei. Le chantier de ce complexe qui abritera des archives, des bureaux et des salles de cinéma devrait démarrer dans les semaines qui viennent et se terminer en 2016. Lung Ying-tai propose aussi la création d’un système de box-office électronique permettant d’apporter de la transparence au secteur. Autre proposition, un dégrèvement fiscal pour les films étrangers tournés à Taiwan. La formation de réalisateurs de documentaires de talent fait également partie des priorités, ceux-ci pouvant par ailleurs prétendre à des subventions allant jusqu’à 5 millions de dollars taiwanais. C’est donc à tous les niveaux qu’est repensée la politique de soutien au cinéma. En 2012, les productions locales représentaient 11,9% des ventes de billets dans les cinémas de Taiwan, les revenus du secteur ayant crû de 2 milliards de dollars en moyenne chaque année entre 2008 et 2012, grâce notamment à des films à succès comme Seediq Bale, Monga ou Girlfriend, Boyfriend. Le cinéma taiwanais reste néanmoins confronté à l’exiguïté du marché local et à la concurrence des productions chinoises.