Taiwan Today

Le ministère de la Culture a indiqué hier avoir inscrit l’ensemble du site de l’Atelier ferroviaire de Taipei au patrimoine culturel et historique de Taiwan, une décision remettant en cause les projets de développement commercial d’une partie des lieux qui avaient été élaborés sous la direction de l’ancien maire de Taipei, Hau Lung-bin [郝龍斌]. Le directeur général du Patrimoine culturel au ministère de la Culture, Shy Gwo-lung [施國隆], a déclaré hier que l’Atelier lui-même serait restauré pour abriter un musée du rail, les 17 ha de terrains sur lesquels il se trouve étant préservés dans leur totalité. Hau Lung-bin avait prévu de dédier 57% de cette superficie à un développement commercial. Cette décision du ministère de la Culture vient couronner de succès les efforts de plusieurs associations de défense du patrimoine qui craignaient de voir détruit et dénaturé tout un pan de l’histoire industrielle de Taiwan. Construit dans les années 1930, dans le quartier de Xinyi, non loin de l’endroit où s’élève aujourd’hui la tour Taipei 101, le site classé comporte notamment de vastes hangars de maintenance et ateliers de fabrication et de réparation des pièces détachées. Il abrite d’impressionnants équipements dont les plus anciens remontent à l’époque du premier gouverneur chinois de l’île, Liu Ming-chuan [劉銘傳], à la fin du XIX^e s., sous la dynastie Qing et avant la période japonaise de Taiwan. Si tout le monde s’accordait sur l’intérêt historique majeur des lieux, plusieurs controverses ont vu le jour ces dernières années, en particulier sur le fait de savoir qui sera responsable de sa restauration et de son entretien. La Loi sur la préservation du patrimoine pose en effet que les monuments classés sont « gérés et entretenus par leur propriétaire, leur utilisateur ou leur gestionnaire ». Or l’Administration du rail de Taiwan, propriétaire des lieux, n’a pas les moyens financiers colossaux, ni l’expertise nécessaires pour la restauration.