06/05/2024

Taiwan Today

Culture

Des artistes les pieds dans l’eau à Cheng Long

05/05/2015
Cheng Long, un petit village situé non loin de la mer dans le district de Yunlin, dans le sud de Taiwan, accueille chaque année depuis 2010 une résidence d’artistes internationale, durant laquelle des artistes sont invités à créer avec les enfants des environs des œuvres s’inscrivant dans le paysage local si particulier des terres humides et marais salants. Ce Projet artistique international des terres humides de Cheng Long dont la commissaire est Jane Ingram Allen, une artiste américaine installée à Taiwan depuis 2004, avait cette année pour thème « Fragile – Handle With Care », une expression qui résume bien l’approche de ses participants vis-à-vis de la Terre. Les cinq artistes invités cette année – Lee Chao-chang [李朝倉], natif de Cheng Long, l’Australien Christopher Varady-Szabo, l’Italienne Marisa Merlin, le Japonais Tsuneo Sekiguchi et le Suisse Roger Rigorth – ont travaillé avec des matériaux naturels trouvés sur place, comme le bambou, le rotin, les coquilles d’huîtres, le sable… Les terres humides de Cheng Long, explique Jane Ingram Allen, ne sont pas un paysage entièrement naturel mais surtout le résultat d’une subsidence entraînée par le pompage excessif des nappes phréatiques par les élevages aquicoles de la région. La terre affaissée retient l’eau de pluie et l’eau salée apportée de la mer par les typhons. La salinité n’y permet pas le développement d’une importante végétation, mais le site est devenu un havre pour les oiseaux, ce qui lui a valu d’obtenir la protection des pouvoirs publics. Les artistes ont achevé leur résidence hier, mais leurs œuvres restent en place. Lee Chao-chang a construit un « Cœur de dragon » – un tunnel en osier recouvert de coquilles d’huîtres. Christopher Varady-Szabo a recréé un mini-écosystème dans une carriole qui a été paradée hier dans le village avec l’aide des enfants. S’inspirant de son expérience des fréquentes inondations de Venise, Marisa Merlin a choisi de mettre en évidence la fragilité du paysage en écrivant les caractères tu di [土地], la terre, avec des sacs de sable affleurant de l’eau. Tsuneo Sekiguchi a réalisé un bateau en bois flotté et Roger Rigorth a fiché dans l’eau d’immenses bouteilles en bambou qui viennent elles aussi nous rappeler l’impact de l’homme sur son environnement.

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