03/05/2024

Taiwan Today

Culture

Un artiste français sur les routes de Taiwan

02/09/2015
« J’ai été invité pour une résidence d’un mois à Sandimen, un village aborigène du sud de Taiwan, et je voulais arriver en connaissant déjà un peu le pays », explique Etienne Allaix quand on lui demande pourquoi il a décidé de se rendre à pied de Taipei à Pingtung. Arrivé à la fin du mois d’août à l’Aéroport international de Taoyuan depuis Berlin, en Allemagne, où il réside depuis sept ans, Etienne Allaix n’a fait étape à Taipei que deux jours : il devait prendre la route sac au dos aujourd’hui, destination Keelung puis Yilan, avant de suivre la route côtière le long du Pacifique vers le sud de Taiwan. « J’ai prévu de faire environ 600 kilomètres à pied, en m’arrêtant chez l’habitant. » « Marcher, c’est mon métier », dit encore l’artiste qui arrondit ses fins de mois à Berlin comme guide touristique, entre deux expositions. « La marche me permet de réfléchir différemment. C’est une forme d’hypnose », poursuit-il. « J’ai commencé à faire de longs périples à pied il y a six ans en Egypte, et depuis j’ai aussi parcouru la Norvège, la France et d’autres pays de la même façon. A pied, on voit des choses qu’on ne perçoit pas lorsqu’on est motorisé. » Un rythme lent propice à la méditation, aux rencontres, mais aussi au recueil de sensations et d’images. Il part donc à la découverte d’un pays dont lui ont abondamment parlé les artistes taiwanais rencontrés à la Maison Laurentine, à Aubepierre-sur-Aube, dans la Haute-Marne, le directeur artistique de ce lieu de création, Pierre Bongiovanni, ou encore son ami Kang Min-jay [康旻杰], professeur à l’Institut supérieur de construction et d’urbanisme à l’Université nationale de Taiwan (NTU), à Taipei. L’universitaire suit depuis de nombreuses années les problématiques de la reconstruction, et du rôle de l’art dans ce processus, notamment dans les villages aborigènes dévastés par le typhon Morakot, en août 2009, là où se trouve Sandimen. Il existe justement un programme d’échange entre la Maison Laurentine et le Parc culturel des aborigènes de Taiwan, à Sandimen, dans les montagnes de Pingtung, qui permet depuis maintenant quatre ans à des artistes aborigènes taiwanais de créer en France et à des artistes français de venir chercher l’inspiration en terre aborigène formosane. « La photographie n’est pas ma spécialité, mais le Bureau français de Taipei [BFT, la représentation française à Taiwan] qui soutient cette résidence d’artiste mise en place il y a trois ans a souhaité qu’elle soit recentrée sur la photographie. Je présenterai donc, le 30 octobre, à l’issue de ma résidence, un travail basé sur l’image, probablement des projections. » L’exposition sera aussi l’occasion de découvrir le travail des trois autres artistes invités pour cette résidence, d’origine aborigène ceux-ci : le peintre Pahawlan Cilan, le céramiste Lavuras Matilin et le sculpteur Lekal Diway. En attendant, on peut suivre le périple taiwanais d’Etienne Allaix sur son site.

Les plus lus

Les plus récents