03/05/2024

Taiwan Today

Culture

Le TFAM consacre une rétrospective au maître de l’abstraction Chuang Che

01/10/2015
« Quand vous regardez mes œuvres, ne vous dites pas que celle-ci, c’est de l’abstrait, celle-là du figuratif : c’est les deux à la fois », expliquait samedi le peintre Chuang Che [莊喆] devant un parterre d’amis et de journalistes, lors du vernissage de la rétrospective qui lui est consacrée par le Musée des beaux-arts de la ville de Taipei (TFAM). Toujours fringuant malgré ses 81 ans, Chuang Che avait fait le déplacement depuis New York où il est installé de longue date avec son épouse, l’artiste Ma Hao [馬浩]. Le TFAM a rassemblé plus d’une centaine d’œuvres à l’huile, à l’acrylique et à l’encre, ainsi que plusieurs sculptures, qui permettent de retracer le parcours d’un artiste influencé par la calligraphie et la peinture chinoise classique mais qui est largement considéré comme un pionnier de l’abstraction chinoise. Né en Chine en 1934, il grandit au contact des chefs-d’œuvre de l’art chinois – son père Chuang Shang-yen [莊尚嚴], expert en antiquités chinoises et calligraphe, était directeur-adjoint du Musée national du palais (NPM), à Pékin. Sa famille se retrouve à Taiwan à la suite de la guerre civile, et, de 1954 à 1958, il fait ses études au département des beaux-arts de l’Université normale nationale de Taiwan, à Taipei, où il aura notamment comme professeur un certain Chu Teh-chun [朱德群] – certainement, avec Zao Wou-ki [趙無極], l’un des artistes français d’origine chinoise les plus célèbres. Il rejoint alors le Groupe de mai (Fifth Moon Group), un mouvement artistique dont il deviendra un des membres les plus éminents, aux côtés de Liu Kuo-sung [劉國松], Liao Chi-chun [廖繼春], Yuyu Yang [楊英風] ou encore Fong Chung-ray [馮鍾睿]. En parallèle de sa carrière d’enseignant dans les meilleures universités de Taiwan, il poursuit une voie à l’époque relativement singulière dans la peinture abstraite, expérimentant avec les matériaux, mélangeant peinture à l’huile et eau pour obtenir de nouvelles matières plus fluides qui donnent à sa peinture force et vitalité. Un séjour aux Etats-Unis en 1966 grâce à une bourse de la Fondation Rockefeller lui permet de se familiariser avec les grandes tendances de l’art contemporain. Il se rendra aussi en Europe, à Paris notamment. « Tout le monde voulait aller à Paris, disait l’artiste l’année dernière dans une interview visible ici. La Chine ne nous suffisait pas. Il se passait [en Europe] des choses nouvelles que nous ne pouvions refuser de voir. » La rétrospective du TFAM, qui occupe tout le 3e étage du musée, se termine le 3 janvier prochain. Présente au vernissage samedi dernier, la galeriste parisienne Sabine Vazieux a par ailleurs indiqué qu’elle organisait une exposition d’une vingtaine des œuvres de l’artiste avec la galerie Hervé Courtaigne, à Paris, du 24 mars au 30 avril.

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