Une équipe de chercheurs de l’Université nationale Tsing Hua (NTHU), à Hsinchu, dans le nord de Taiwan, a récemment achevé la cartographie des voies neuronales qui mettent en adéquation les signaux sensoriels de la drosophile (ou mouche du vinaigre) et son comportement, des découvertes qui, à terme, pourraient trouver des applications dans la recherche sur le fonctionnement du cerveau humain.
Le résultat de ces études, menées grâce à un financement du ministère des sciences et dirigées par Chiang Ann-shyn [江安世], directeur du Centre de recherche sur le cerveau de la NTHU, est décrit dans un article publié récemment dans le magazine
Science.
Les chercheurs y relatent comment ils ont découvert que chez la drosophile, le gaz carbonique (CO2) est détecté par un seul type de neurones olfactifs, mais que l’information est transmise aux centres névralgiques supérieurs au moyen de neurones de projection de second ordre. Deux routes distinctes sont nécessaires et suffisantes pour déclencher un comportement d’évitement aux concentrations faibles et élevées de CO2. C’est en quelque sorte comme s’il existait dans le cerveau de la mouche un mécanisme d’aiguillage activant l’une ou l’autre voie en fonction de la concentration de CO2, expliquait récemment Chiang Ann-shyn.
Les chercheurs vont maintenant s’attacher à vérifier si oui ou non le mécanisme est le même pour les autres sens de la drosophile. L’étape suivante sera de chercher à savoir si des mécanismes identiques existent dans le cerveau humain. L’espoir est que cela permettrait peut-être de développer de nouveaux traitements contre certaines maladies dégénératives comme celles d’Alzheimer, de Parkinson ou d’Huntington.
L’année dernière, Chiang Ann-shyn avait publié un article dans le même magazine scientifique américain sur ses travaux concernant l’identification de cellules responsables de la fixation des souvenirs à long terme dans le cerveau de la drosophile également.