30/04/2024

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Science

L’érosion pourrait provoquer des séismes, découvrent des chercheurs français et taiwanais

25/11/2014
L’érosion et la sédimentation pourraient déclencher des séismes superficiels (dont l’épicentre est situé à moins de cinq kilomètres de profondeur) et favoriser la propagation de grands séismes plus profonds jusqu’à la surface. C’est ce que viennent de démontrer des chercheurs français en collaboration avec un scientifique taiwanais. Alors que la tectonique des plaques était généralement considérée comme le seul mécanisme capable d’influencer durablement l’activité des failles, les processus de surface augmenteraient aussi les contraintes que subissent les failles actives, comme celles situées à Taiwan, une des zones les plus sismiques au monde, note le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) français dans un communiqué. Grâce à une analyse des relations entre processus de surface et déformation active de la Terre en temps quasi-réel, cette étude offre de nouvelles perspectives pour la compréhension des mécanismes déclencheurs des séismes. Les chercheurs des laboratoires de Géosciences Rennes (CNRS/Université de Rennes 1), de Géosciences Montpellier (CNRS/Université de Montpellier 2) et de l’Institut de physique du globe de Paris (CNRS/IPGP/Université Paris Diderot) ont collaboré sur place avec Bruce Shyu [徐澔德] du département de Géosciences de l’Université nationale de Taiwan. Alors que l’île affiche les taux d’érosion et de déformation de la surface parmi les plus élevés au monde, ils y ont mis en évidence qu’une érosion de l’ordre de 0,1 à 20 millimètres par an peut induire une augmentation, de l’ordre de 0,1 à 10 bars, des contraintes subies par les failles situées à proximité. Ces forces sont probablement suffisantes pour déclencher des séismes superficiels (jusqu’à cinq kilomètres de profondeur) ou pour favoriser la propagation des séismes profonds, d’autant plus si elles sont amplifiées par des évènements extrêmes d’érosion lors des typhons (comme ce fut le cas en 2009 lors du passage à Taiwan du typhon Morakot) et des séismes de fortes magnitudes, résume le CNRS. Ces travaux ont été publiés dans Nature Communications le 21 novembre 2014.

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