02/05/2024

Taiwan Today

Science

Trois jeunes sinologues français récompensés par un prix franco-taiwanais

08/12/2014
Le Prix de thèse de l’Association française d’études chinoises (AFEC), attribué avec le soutien du Bureau de représentation de Taiwan en France, a été remis cette année à Stéphanie Homola, Pierre-Emmanuel Roux et Georges Favraud. Leurs travaux portent sur les pratiques divinatoires en Chine et à Taiwan, sur la persécution des catholiques en Asie de l’Est du 17e au 19e s., et sur les relations entre prêtres taoïstes et autorités locales dans la province chinoise du Hunan au cours des deux derniers siècles, respectivement. Stéphanie Homola enseigne depuis septembre au Collège de France dans le cadre de la Chaire d’histoire intellectuelle de la Chine. Sa thèse de doctorat en anthropologie, sous la direction de Jean-Claude Galey et de Marc Kalinowski, a été soutenue en 2013 à l’Ecole des hautes études en sciences sociales. Elle était consacrée aux processus de légitimation des arts divinatoires et à leur adaptation aux classifications modernes des champs du savoir. Stéphanie Homola y analysait comment les devins cherchent aujourd’hui à légitimer leur art à travers des catégories telles que la science, le confucianisme et le patrimoine culturel. Actuellement post-doctorant à l’Université de la Ruhr à Bochum, en Allemagne, Pierre-Emmanuel Roux a soutenu l’an dernier une thèse menée sous la direction de Pierre-Etienne Will et portant sur la proscription du catholicisme en Chine, en Corée et au Japon du 17e au 19e s. Aux yeux de Pierre-Emmanuel Roux, la répression de cette religion dépasse l’idée d’un supposé choc culturel entre deux civilisations et est surtout le résultat de relations bien plus complexes entre la Chine, la Corée, le Japon, les missionnaires européens et leurs fidèles. Sous la direction de Brigitte Baptandier, Georges Favraud a, lui, étudié comment la communauté de culte rurale du sanctuaire des Transformations croissantes, à Liling, dans la province du Hunan, structurée par ses transmissions patrilinéaires et taoïstes, a participé à la modernisation religieuse, économique et politique de la Chine entre le milieu du 19e s. et aujourd’hui. Financé depuis sa création en 1998 par le Bureau de représentation de Taiwan en France, le prix récompense chaque année deux ou trois thèses de doctorat soutenues en France durant l’année précédente. Une au moins des thèses récompensées porte sur la Chine ancienne et classique, et une au moins sur la Chine moderne et contemporaine. Le prix est remis, en principe, par le représentant de Taiwan en France lors de l’assemblée générale de l’AFEC.

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