Taiwan Today

La décision éventuelle de fermer une ou plusieurs des trois centrales nucléaires actuellement en activité à Taiwan ne sera prise qu’au vu des différentes études commandées à la suite de la catastrophe du 11 mars dernier au Japon, a indiqué hier Tsai Chuen-horng, le ministre de l’Energie atomique. Une décision qui, pour la compagnie nationale d’électricité Taiwan Power (Taipower), devra en fin de compte incomber aux citoyens. Le ministère de l’Energie atomique a chargé Taipower, qui exploite les trois centrales nucléaires de l’île, d’un rapport sur les failles de Shanjiao et de Hengchun, lesquelles représentent une menace pour les centrales de Shimen et de Wanli, à New Taipei, et de Ma’anshan, dans le district de Pingtung, respectivement. Cette recherche devrait prendre deux ans, a noté Tsai Chuen-horng. Par ailleurs, le ministère des Sciences conduit actuellement une étude sismique d’envergure nationale dont les conclusions devraient être publiées à la fin de l’année. « Nous devons attendre l’achèvement de ces études pour être capables de mettre au point une stratégie de gestion des catastrophes en série, telle que la combinaison d’un tremblement de terre et d’un tsunami », a souligné Tsai Chuen-horng. Le ministre réagissait à l’annonce, par le Premier ministre nippon Naoto Kan, de la fermeture de la centrale de Hamaoka, dans le centre du Japon, jugée vulnérable à un puissant séisme. Par ailleurs, dans un rapport qu’elle s’apprête à remettre au ministère de l’Economie, Taipower indique que c’est aux citoyens qu’il revient de décider de la poursuite du programme nucléaire civil taiwanais. Taipower estime ainsi que son rôle n’est pas de militer en faveur de l’énergie nucléaire mais de faire connaître à la population les alternatives qui s’offrent à elle, et leur impact respectif sur les tarifs de l’électricité. « La population ne peut pas en même temps rejeter le nucléaire et refuser toute augmentation des tarifs de l’électricité », a ainsi déclaré un responsable de l’opérateur public. La stabilité de l’approvisionnement en électricité et la nécessaire réduction des émissions de gaz à effet de serre doivent également être prises en compte, a-t-il poursuivi.