Taiwan Today

Yang Wei-pu, directeur de l’agence nationale de l’Eau, a défendu lundi le projet de création de la retenue d’eau de Jiyang, dans le district de Kaohsiung, auquel s’opposent des organisations de défense de l'environnement. Il a confirmé que le projet, élaboré il y a plus de dix ans et qui faisait l’objet des plus fortes critiques, était de nouveau à l’étude. Il a été retravaillé et le nombre des lacs artificiels qui composent la retenue passera de cinq à deux, réduisant de deux tiers les 700 ha de superficie initiale du bassin. En cas de sécheresse, cette retenue devrait permettre d’assurer l’approvisionnement en eau des habitants et des industries de la région de Kaohsiung. Elle permettra de stocker l’eau des rivières pendant la saison des pluies et ainsi de réduire les affaissements de terrain provoqués par le pompage excessif des nappes phréatiques. Selon les prévisions de l’Agence nationale des eaux, les travaux pourraient débuter dès 2011, avec un budget de 17 milliards de dollars taiwanais. Des organisations de défense de l'environnement se sont prononcées contre cette décision en affirmant que le lac n’était pas la solution. Selon eux, d’importantes réserves d’eaux souterraines dans la région sont accessibles à faible profondeur et leur utilisation permettrait d’épargner à l’environnement les effets néfastes causés par le lac. Les écologistes soupçonnent également le gouvernement de vouloir faire profiter de la masse de sable et de gravier que libérerait un tel chantier les industriels du secteur, alors que ces derniers importent depuis plusieurs années cette matière première de Chine. Yang Wei-pu a tenu à écarter tout soupçon à ce sujet et a insisté sur le fait que les gravats serviraient avant tout à l’aménagement du chantier, seul le surplus étant commercialisé. Il a rappelé que les glissements de terrain provoqués par le typhon Morakot, l’été dernier, ont charrié d’importantes quantités de gravier vers les rivières du sud de l’île, mettant ainsi fin à la pénurie.