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Taichung, cité du monde

19/05/2011
Jason Hu utilise la métaphore du système solaire pour expliciter sa vision du redéploiement urbain de Taichung. (PHOTO DE JIMMY LIN / TAIWAN PANORAMA)
Les plans urbanistiques de Jason Hu pour le Grand Taichung placent-ils Taichung au cœur d’une constellation de petites villes ou bien s’appuient-ils sur une approche plutôt polycentrique de modèle européen ? Le maire explique les trois grandes facettes de sa vision.

Premièrement, la ville originelle de Taichung reste bien le centre de la nouvelle municipalité spéciale, ce qui devrait permettre de dégager des synergies. Jason Hu pense que dans l’ancienne configuration, il existait une compétition entre la ville et le district qui ne profitait ni à l’une ni à l’autre.

Le deuxième axe de la réflexion de Jason Hu utilise la métaphore des mouvements des planètes au sein du système solaire pour décrire la coexistence entre les diverses collectivités qui gravitent autour de Taichung : elles peuvent développer leurs forces sans pour autant se mettre en situation de compétition face à la ville. Par exemple, dit-il, Taichung a de nombreux atouts comme la culture hakka des habitants des montagnes de la région, la culture aborigène et les paysages de Heping, le pèlerinage de Dajia ou les panoramas du littoral. Le maire cite encore la construction de la ligne de train à grande vitesse entre Taipei et Kaohsiung, qui s’arrête à Taichung, et qui a eu une forte influence sur le développement de la région, de même que le réaménagement du port et de l’aéroport de Taichung. Tous ces éléments doivent être pris en compte, dit-il.

Le troisième axe de cette approche consiste à stimuler le développement de chaque grande localité de la région centrale de Taiwan, qui englobe le Grand Taichung, Changhua, Nantou, jusqu’à Miaoli et Yunlin. L’avenir du Grand Taichung, pense le maire, ne se conçoit qu’en s’appuyant aussi sur les formidables ressources touristiques de Nantou, comme les paysages somptueux du lac du Soleil et de la Lune, ou encore sur la production agricole de Changhua comme les roses et les fruits.

Cinq plans

La première chose à faire, dit Jason Hu, est de « comprendre l’espace dans lequel nous vivons », c’est-à-dire avoir une vue d’ensemble des grands projets de réaménagement du Grand Taichung. Par le passé, la ville de Taichung menait ses programmes d’urbanisme dans son coin, comme les villes du district, sans qu’aucun lien ne se crée entre elles. Avec la fusion, tout cela devrait changer.

Déjà, un plan en cinq parties est en train de se mettre en place. Le premier volet concerne un projet de téléphérique qui facilitera l’accès aux collines fleuries qui s’étendent de Dakeng à Xinshe, et au-delà de Xinshe, aux villes hakka de Dongshi et de Shigang qui mériteraient d’être davantage connues.

A Houli, un centre international de ventes aux enchères réservé aux fleurs sera bientôt opérationnel. Quant à l’idée de transformer Dajia, la ville où se trouve l’un des plus importants temples dédiés au culte de Mazu, la déesse de la Mer, en une sorte de Lourdes taiwanaise – un projet souvent mis en avant par Jason Hu alors en campagne électorale –, qu’en est-il ? Le maire explique que Dajia a le potentiel pour devenir le centre mondial de la dévotion à Mazu, laquelle compte sans doute 150 millions de fidèles dans le monde.

 

Avec son design futuriste qui semble tout droit sorti d’un film de science-fiction, la Taiwan Tower sera le nouveau symbole de Taichung. (AIMABLE CRÉDIT DE LA MAIRIE DE TAICHUNG)

L’Œil de Taiwan

Jason Hu a récemment donné le premier coup de pioche du chantier du Taichung Gateway Park, un programme de réaménagement de l’espace consistant essentiellement en un grand espace vert qui s’étendra sur une superficie de 250 ha, sur le site de l’ancien aéroport de Shuinan qui a été réinstallé à Qingquangang.

La planification de cet espace a été confiée à Stan Allen, doyen de l’école d’architecture de l’Université Princeton, en collaboration avec la société de construction taiwanaise Dragonpolis Engineering, pour un coût total de 100 milliards de dollars taiwanais. Le projet a quatre « grands axes » : un parc, un centre universitaire, un stade et enfin, un centre de conventions. Les travaux ont démarré en février et devraient s’achever dans six ans.

Jason Hu voudrait que ce nouveau site se fasse connaître comme « l’Œil de Taiwan ». Il est particulièrement fier d’avoir conservé de vastes espaces verts en plein cœur de Taichung, alors que d’autres auraient voulu voir ces précieux terrains vendus et développés. De fait, quelle autre grande ville taiwanaise peut se targuer d’avoir conservé un tel poumon vert ?

Ce Central Park à la taiwanaise abritera une spectaculaire tour en forme d’arbre signée par l’architecte roumain Stefan Dorin. D’une hauteur de 390 m et baptisée Taiwan Tower, elle comportera des « observatoires flottants » ainsi qu’une plate-forme qui offrira une vue imprenable sur le détroit de Taiwan. La pose de la première pierre est prévue pour le 10 octobre, jour de la Fête nationale, et la construction de la tour devrait être achevée en 2015, pour un coût de 5,9 milliards de dollars. Le design novateur de la Taiwan Tower a fasciné la communauté internationale, dit Jason Hu, triomphal. Tout comme avec l’Opéra de Taichung, c’est le meilleur qu’il veut réserver à sa ville – « le meilleur sinon rien ».

En février dernier, le quotidien britannique Daily Mail a publié une édition spéciale sur les cités vertes à travers le monde, dans laquelle la Taiwan Tower est mentionnée et saluée pour son allure avant-gardiste. La structure principale, comme le tronc d’un arbre, est additionnée de 12 « feuilles » ou plates-formes d’observation mobiles gonflées d’hélium qui pourront monter et descendre le long de la tour. Ses installations seront alimentées en électricité au moyen de cellules photovoltaïques et l’eau sera recyclée. Les espaces fonctionnels y abriteront des bureaux, des restaurants et des musées.

Une autre partie du parc, d’une superficie de 80 ha, sera dédiée à la cité universitaire et aux installations de recherche. Enfin, une troisième zone de 80 ha sera réservée aux activités commerciales et inclura un centre de conventions pouvant accueillir 5 000 exposants ainsi qu’un stade de 15 000 places.

Cette démarche intégrant éducation, commerce et environnement a valu au projet, en 2007, le Prix de l’architecture progressiste qui salue l’alliance du modernisme et du développement durable.Quels sont les effets concrets à attendre du Gateway Park ? « Mais ils sont évidents ! », répond Jason Hu du tac au tac.

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